Être sur le Tour de France à la voile n'est pas (seulement) un coup marketing pour nos sponsors (que nous remercions au passage). Si Teva Plichart s'est rendu sur les trois dernières étapes, à Gruissan, Marseille et Nice, c'est avant tout pour voir, toucher, sentir, retenir le maximum d'informations susceptibles d'aider le team Tahiti en 2016. Un passage obligé avant de mettre le pied à l'étrier.
Ce stage d'observation est également l'occasion pour Teva de renouer avec le milieu de la voile, qui n'a pas oublié le skipper tahitien. Partout se tendent des mains pour saluer l'un des meilleurs tacticiens-Grand Voile de sa génération. Une attention qui le touche particulièrement après quasiment dix ans d'absence. "J'avais une boule au ventre avant de venir ici. En attendant l'ouverture du Village à Gruissan, le stress montait", avoue-t-il. "Bien sûr, ces marques d'affection me flattent mais c'est vraiment une belle surprise à laquelle je ne m'attendais pas forcément."
Une étape avant, à Roses (Espagne), c'était un autre surdoué de la voile tahitienne qui embarquait sur le Tour. Billy Besson, tout frais triple champion du monde avec Marie Riou de Nacra 17, trouvait une place de barreur au sein de l'équipe PRB, qui avait bien besoin d'une aide providentielle. Malgré une casse qui freina son enthousiasme après deux belles manches à Gruissan, Billy a remis le bateau de Vincent Riou sur les bons rails en décrochant une très belle deuxième place sur le raid côtier marseillais. De quoi le ravir avant de repartir sur la route des Jeux olympiques de Rio 2016.
Il y a une Polynésienne qui, elle, est là depuis le départ du Tour à Dunkerque, c'est Isabelle Barbeau dit Zaza. Cette figure de la voile tahitienne (multiple championne de France de Laser, championne du monde en 1985 de 4.70, pionnière de la voile féminine aux JO de Séoul 1988, vice-championne du monde de Laser Master en 2014...) officie sur l'eau en tant qu'arbitre.
Un travail "passionnant" qui dure depuis cinq éditions déjà. "C'est très chaud parfois sur le plan d'eau mais on apprend tous les jours. Sur les premières étapes, c'était d'autant plus compliqué que la règle A.18* des instructions de course n'étaient pas respectées. Mais ça a fini par rentrer !" Son rêve le plus cher ? Que Tahiti soit toujours mieux représenté dans le monde de la voile international, tant sur le plan sportif qu'arbitral. Aujourd'hui, c'est presque la moitié du chemin qui a été parcouru.
Mauruuru roa à Air Tahiti Nui (partenaire officiel de Zaza, Billy et Teva) de nous avoir offert cette belle opportunité, à Nesian pour les polos et t-shirts et Ia Ora, les pensions de famille de Tahiti et ses îles pour leur soutien.
*La règle 18 s'applique entre des bateaux quand ils sont tenus de laisser une marque du même côté et qu’au moins l’un d’eux est dans la zone . Cependant, elle ne s’applique pas entre un bateau s'approchant d'une marque et un autre la quittant. Lire les instructions de course spécifiques Diam 24.